Notre histoire...en bref

 



Que la musique revendique la place qui lui est due au premier rang dans le combat contre la nuit » (Romain Rolland)



C’est en 1934 que, à l’initiative de l’A. E. A. R. (Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires, à laquelle ont appartenu des personnalités telles que Albert Roussel, Charles Koechlin, Louis Aragon…), une vingtaine de travailleurs fonde ce qui deviendra, en 1935, la Chorale Populaire de Paris. Son objectif : « faire pénétrer le goût de la bonne musique dans le Peuple ».



Journal l'Humanité du 23 Février 1936



CHANTS DE LA LIBERTÉ

« Les Français ne savent pas chanter  les Français n’aiment pas la musique  voulez-vous desceller des montagnes ? À votre aise. »

C’est ainsi qu’ont été accueillis les premiers efforts de la Fédération musicale populaire. Ses militants ne se sont pas perdus en réfutations oratoires  ils ont agi, ils ont bâti.

L’effort a été continu et chaque grande manifestation a permis au public de constater qu’une nouvelle étape, plus étendue, plus importante que la précédente, avait été franchie.

La F.M.P. a voulu rapprocher le peuple de la musique et faire connaître le peuple aux compositeurs d’aujourd’hui.

Et le peuple de Paris vient applaudir Roussel, Kœchlin, Auric, Honegger, Jaubert et Milhaud au Théâtre des Champs-Élysées. Et nos compositeurs travaillent à célébrer la joie, les soucis et l’espoir de tout le pays : Koechlin, ému et enthousiaste, chante Thaelmann  Auric, avec la collaboration de Moussinac, apporte aux jeunes filles un air qui est déjà profondément le leur  de Jaubert, on entend une seconde fois : « Ils étaient trois », qui fut révélé à Garches  Milhaud offre à l’union des nations et des races un tribut lyrique  et Honegger, avec son chant « Jeunesse », est sur le point de conquérir tous les jeunes de France.

Ces œuvres modernes ne restent pas détachées de toute la tradition musicale du passé. Très justement, les chœurs et l’orchestre de la F.M.P., entraînés par des solistes comme Lise Daniels, Morot, Planel, ont rappelé les splendeurs de « Judas Macchabée », l’oratorio de Haendel où l’on trouve une fois de plus réunis les problèmes de la liberté et de la nation, la flamme des œuvres de Gossée et ce magnifique « Chant de l’Amitié », de Beethoven : ici, plus que jamais, nous voyons comment les plus grands sont grands dans la simplicité.

Mais il n’est pas possible d’énumérer le programme entier.

Qu’il suffise d’affirmer bien haut que jamais les militants de la musique n’avaient offert au peuple un programme qui les enchantât autant et qui fût d’un si haut niveau  rappelons que l’orchestre et les chœurs de la F.M.P., avec, au tout premier rang, la Chorale populaire de Paris, se sont montrés à la hauteur de leur très belle tâche et qu’il n’est permis à personne d’ignorer le nom de leurs dirigeants Cantrelle et Peters Rosset.

Au cours de la soirée, Daniel Lazarus a parlé du grand musicien, que le monde a perdu avec Albert Roussel, et l’orchestre a exécuté la suite du « Festin de l’Araignée » devant un auditoire recueilli.

Pierre KALDOR.

MARIANNE OSWALD, qui avait fait sa rentrée devant le public parisien lors de la Fête de Garches, donne aujourd’hui, salle Gaveau, un grand récital, avec des chansons de Gaston Bonheur, Paul Fort, Jean Cocteau, Kurt Weill, Jacques Prévert, Honegger, etc.

Tous nos lecteurs apprendront avec plaisir que les meilleurs morceaux de l’Ensemble Choral de l’Armée Rouge, qui a obtenu un succès triomphal à Paris, ont été enregistrés par les E.S.L.





Son activité se déploie, dès ses origines, sur deux plans :



• culturel : elle participe à des festivals musicaux (les Olympiades Musicales à Strasbourg en 1935, le premier concours des Chœurs Ouvriers à Bucarest en 1948, le Festival Choral d’Eisenach, le Festival de Varsovie, entre 1953 et 1955), elle monte de grandes pièces (la Symphonie Funèbre et Triomphale de Berlioz, avec la Musique des Gardiens de la Paix, en 1958, « A l’Assaut du Ciel », la grande fresque de Joseph Kosma, en 1971, à l’occasion du centenaire de la Communie de Paris), elle crée « 89 Bis », en 1989, pour célébrer à sa façon le Bicentenaire de la Révolution, elle écrit en 1990, à l’occasion du 45ème anniversaire de la Libération des Camps de la Mort « Le Savons-Nous Encore ? «  qu’elle présentera pendant plusieurs années. En 1999, Claude Lecomte écrit pour elle « De l’An Mil à l’An 2000 ». Et ce n’est pas fini, de nouveaux projets sont en gestation...

Par ailleurs, elle donne de nombreux concerts à Paris, en province et à l’étranger (Tchékoslovaquie, Portugal, Hongrie, Belgique, Pays de Galles… ) et on note sa participation à plusieurs films (notamment La Marseillaise de Renoir ou Les Misérables de Jean-Paul Le Chanois. En 2004, elle enregistre le générique de Triple Agent, de Eric Rohmer) et émissions de radio et de télévision. Récemment, elle a participé, par le chant, au documentaire « Camarades », de Yves Jeuland.



• militant : dès sa création, la Chorale Populaire de Paris soutient les travailleurs en lutte. En 1936, elle est de tous les combats du Front Populaire, en 1968, elle se produit dans les usines occupées, en 1988 elle crée, en France, « Mandela », chant en l’honneur du qrand leader noir sud-africain. Plus récemment, elle soutient, par sa présence, les Intermittents du Spectacle, les salariés en grève du Crédit Foncier, de SKF… A noter que si, durant la dernière guerre elle cesse officiellement ses activités, plusieurs de ses membres ne reviendront pas de déportation pour faits de résistance.

Elle a participé, ou participe encore, à diverses cérémonies commémoratives : Châteaubriant, Mont Valérien, inauguration du monument à la MOI, au Père-Lachaise, célébrations de la Commune de Paris, de la révolte du Ghetto de Varsovie, de la Libération de Paris... Et, durant plusieurs années, participation à la cérémonie du ravivage de la Flamme à l’Arc de Triomphe, le 1er mai.

Son répertoire est le reflet de ses buts, faire connaître une musique de qualité, conserver et diffuser notre patrimoine, souvent occulté, de chants révolutionnaires et de luttes ouvrières, approfondir la culture musicale des choristes. Il se compose donc de chants traditionnels (qu’ils soient d’inspiration populaire ou savante), de pièces de la Renaissance, chants du monde ouvrier, grandes œuvres classiques françaises ou étrangères, œuvres contemporaines.

De grands musiciens ont écrit pour elle (Joseph Kosma, Louis, Durey, Jean-Louis Martinet, Jean Wiener, Georges Delerue…), et des compositeurs d’aujourd’hui perpétuent cette tradition et créant ou harmonisant pour elle.

La Chorale Populaire de Paris : plus de 60 hommes et femmes, travailleurs, étudiants, retraités, unis par un même amour de la musique et par la même recherche d’un idéal de justice et de paix.

 

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